Le monde des affaires regorge de jargon : ces mots et expressions si difficiles à comprendre quand on ne fait pas partie des initiés. Quand on apprend l’anglais dans le but de travailler dans une entreprise anglophone, il est indispensable de connaître certains de ces mots pour communiquer efficacement avec ses collègues et ses supérieurs.
Jetons donc un œil à quelques-uns des mots et des expressions que vous rencontrerez très certainement dans le monde des affaires, et très rarement ailleurs. Libre à vous d’utiliser ou pas ce vocabulaire, le principal est de le comprendre pour savoir de quoi parlent vos collègues !
Backfill
Le monde des affaires n’aime pas les sentiments et a horreur des émotions négatives. C’est un monde où il est préférable d’afficher une image toujours calme, sérieuse et parfaitement maîtrisée. Pour parler des affects émotionnels de l’entreprise comme, par exemple, des licenciements, on privilégiera par conséquent le jargon d’entreprise. Lorsqu’un ou plusieurs employés sont licenciés, ces personnes laissent derrière elles une brèche à combler dans la société. Pour la remplir, on dira qu’il faut « backfill » (remblayer) ou gérer le « backfill » (remblai).
Ce terme, qui a son origine dans l’ingénierie, évite d’aborder le licenciement sur le plan humain, et signifie « combler un trou ou une tranchée avec de la terre excavée, du gravier ou du sable ». Aujourd’hui, on l’emploie beaucoup pour parler de « remplacement ». – On dira par exemple : « we’re recruiting for Sophie’s backfill ». C’est un mot qui peut sembler très froid d’un point de vue émotionnel, mais c’est la façon dont fonctionne le monde des affaires.
Blue-sky thinking
Le « blue-sky thinking » est quelque chose que de très nombreux patrons attendent aujourd’hui de la part de leurs employés. Cette expression fait référence aux idées originales ou créatives qui ne sont pas ancrées dans la réalité et qui ne se limitent pas aux courants de pensée ou de croyance habituels. Comme l’expression « thinking outside the box », elle vise à encourager le personnel à penser de manière aussi inventive et originale que possible. Elle fut initialement lancée par la communauté scientifique pour décrire le genre de recherches que l’on poursuit sans avoir d’objectif précis en tête. Dans la mesure où ce type de réflexion peut souvent mener à des idées géniales, les employeurs l’utilisent dans l’espoir de créer des produits uniques et trouver des solutions originales aux problèmes auxquels ils font face.
Heads up
Comme beaucoup d’autres termes employés dans la langue des affaires, cette expression puise son origine dans le monde sportif. Le monde du sport et de l’entreprise ayant toujours été étroitement liés, ce type de transition est très fréquent, peut-être parce que ces deux milieux sont généralement considérés comme difficiles et essentiellement masculins. Cette expression utilisée en base-ball et en basket-ball depuis près d’un siècle signifie « être vigilant » et « s’attendre à quelque chose ». Au bureau, on l’emploie pour prévenir le personnel de l’arrivée d’un projet ou pour l’encourager à faire preuve d’attention. On dira par exemple : « I just wanted to give you a heads up about the meeting next Thursday. »(je voulais juste vous prévenir à propos de la réunion de jeudi prochain.)
No-brainer
Voici une autre expression qui provient du monde sportif. Elle servait à l’origine à décrire un geste de football ou de tennis répété tellement de fois qu’il n’impliquait aucune pensée consciente. Dans l’entreprise, on l’emploie désormais pour parler d’une idée qui est clairement excellente à tous les points de vue. On l’utilisera pour faire référence à quelque chose qui n’a pas besoin d’être remis en cause et dont tout le monde peut voir qu’il s’agit de la meilleure ligne de conduite à tenir, sans y réfléchir outre mesure.
Pushing the envelope
Cette expression qui signifie « aller au-delà des frontières reconnues » possède une origine assez surprenante n’ayant strictement rien à voir avec la papeterie ! Elle apparut pour la première fois en 1979, dans le best-seller de Tom Wolfe portant sur le programme spatial, The Right Stuff, dans la phrase suivante : « One of the phrases that kept running through the conversation was ‘pushing the outside of the envelope’… [That] seemed to be the great challenge and satisfaction of flight test. » (L’une des expressions qui revenait constamment dans la conversation était « pousser l’extérieur de l’enveloppe »… [Ce qui] semblait constituer le grand défi et l’intérêt de l’essai du vol. »
Les origines de cette expression proviennent en fait du monde de l’aviation, où le terme « flight envelope » s’emploie depuis la seconde guerre mondiale en aéronautique pour décrire les limites de vitesse supérieures et inférieures, la puissance du moteur, etc., dans lesquelles il est possible de piloter un avion en toute sécurité. Ainsi, en « repoussant les limites », les pilotes d’essai déterminaient jusqu’à quel point les avions pouvaient voler. Il ne fallut pas longtemps pour que ce terme s’invite dans le jargon de bureau après la parution du livre de Wolfe et il y est resté jusqu’à aujourd’hui.
Run this up the flagpole
La version complète de cette expression est en fait « Let’s run it up the flagpole and see if anyone salutes it. » Elle émergea dans les années cinquante dans le monde de la publicité et signifie « tester un nouveau produit ou une nouvelle idée pour voir si tout le monde l’aime ». Assez obsolète aujourd’hui, elle est devenue tellement galvaudée dans le monde des affaires qu’elle a donné lieu à de nombreuses expressions similaires et parodies au fil des ans comme « Let’s throw it against the wall and see if it sticks. »